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20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 19:39
no te prometo

Je ne te promets pas, mon fils, t'empêcher de trébucher, ni t'attacher à moi pour te retenir dans ta chute. Mon excessive protection te dérangerait et je te rendrais trop dépendant.

Mais je te promets d'être là pour soigner tes blessures.

Je ne te promets pas, mon fils, te faire don de mon expérience, elle ne pourrait jamais être la tienne. Tu devras l'acquérir de tes propres mains.

Mais je te promets d'être disponible à chaque fois que tu solliciteras mes conseils.

Bien que je ferai tout pour toi, je ne te promets pas, mon fils, de solutionner tous tes problèmes, la solution sera souvent entre tes mains et non entre les miennes.

Mais je te promets de t'aider du mieux que je pourrai et de t'écouter quand tu voudras te libérer des lourdeurs de ton coeur.

Je ne te promets pas, mon fils, d'éviter que tu souffres je ne peux pas t'empêcher de voir la réalité, parce que parfois souffrir est nécessaire pour apprendre à être plus fort.

Mais je te promets de t'offrir mon épaule, mes bras et mon coeur de mère quand tu as besoin d'être consolé.

Je ne te promets pas, mon fils, de te donner tout ce que tu désires. Il est toujours meilleur que tu apprennes que les caprices et les modes s'oublient une fois qu'on les obtient.

Mais je te promets de faire tout ce qui m'est possible pour te donner ce dont tu as besoin.

Je ne te promets pas, mon fils, que tu seras le centre de mon attention. J'ai aussi besoin, pour ton bien-être, le nôtre, de mener d'autres chevaux de bataille.

Mais je te promets de te faire, tout au long de mon existence, une place chérie et particulièrement spéciale.

Je ne te promets pas, mon fils, te faire plaisir à tous moments. Parfois tu n'aimeras pas ce que je dirai ou ferai.

Mais je te promets de te guider sur le chemin qui me semblera le plus juste.

Je ne te promets pas, mon fils, d'être la mère parfaite.

Mais je te promets de mettre tout l'amour nécessaire à essayer de l'être.

Je t'aime inconditionnellement et éternellement, Mon Fils.

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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 15:10
Article écrit le 29 Juin 2012 et publié sur un blog de Médiapart, Contre Courant Global http://blogs.mediapart.fr/edition/contrecourantglobal/article/290612/mexique-quelques-jours-avant-que-tout-ou-rien-ne-cha
disculpe las molestias...

Dans quelques jours, le 1er juillet, auront lieu les élections présidentielles mexicaines et jamais le fameux adage mexicain « en Mexico nunca pasa nada, pero todo puede pasar[i] » ne s’est autant illustré.

Se font face trois, voire quatre candidats principaux : Josefina Valdez, candidate désignée du Parti d’Action Nationale, le PAN, au pouvoir depuis la présidence de Vicente Fox, en 2000 ; Enrique Peña Nieto, ancien gouverneur de l’état du Mexique, candidat de l’autoritaire Parti Révolutionnaire Institutionnel[ii] qui a gouverné le pays pendant soixante-dix ans avant la « transition démocratique » de 2000 ; Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO), représentant de la gauche, se rattachant au Parti Révolutionnaire Démocratique (PRD), candidat malheureux de l’élection de 2006, à la suite de laquelle une occupation de plusieurs mois du centre de la capitale a été organisée par ses partisans afin de dénoncer une élection qu’ils estimaient frauduleuse ; et Gabriel Quadri (Nouvelle Alliance), inconnu jusqu’à présent qui serait en réalité « le candidat des indécis ». Sa candidature résulte d’un montage stratégique du PRI, il est censé regrouper les nombreux indécis de l’élection et diriger son report de voix vers Enrique Peña Nieto.


A première vue, rien de nouveau sous le soleil, « nunca pasa nada » : Nous avons à faire à une élection qui semble pratiquement jouée d’avance, où Enrique Peña Nieto est largement donné gagnant dans les sondages qu’il a commandés et qui sont diffusés en boucle par les deux principaux groupes audiovisuels (le géant Televisa et TV Azteca), qui ont encaissé de fortes sommes d’argent au passage[iii] - ceci est observé et attesté par plusieurs observateurs étrangers. Il n’est d’ailleurs pas rare de croiser de temps à autre des employés de Televisa diffuser des tracts du PRI, qui mène également de son côté une campagne importante dans les zones rurales isolées et touchées par un fort taux d’illettrisme en distribuant des petits lots contenant certes des tracts, mais aussi un faux bulletin de vote coché sur la case du PRI afin de montrer aux électeurs comment il faudra voter le 1er juillet. Tout ceci accompagné de stylos, cahiers, un peu de nourriture et très souvent d’un billet de 500 pesos (le salaire minimum au Mexique est d’environ 1200 pesos). On ne change pas une méthode qui gagne, le PRI a pendant des décennies fonctionné de la sorte et la soi-disant « transition démocratique » qui s’est opérée en 2000 n’a pas pour autant effacé le savoir-faire légendaire du parti révolutionnaire en matière de propagande et d’achat des votes d’électeurs des classes rurales et populaires.

Tout cela aurait pu fonctionner comme sur du papier à musique mais « en México, todo puede pasar ». A l’instar du mouvement de contestation iranien en 2010, puis des révolutions arabes, encore une fois les réseaux sociaux, quoiqu’on en dise, jouent un rôle de trouble-fêtes dans l’orchestration de la campagne telle que souhaitent la mener les partis omniprésents (PRI et PAN). Depuis plusieurs mois, sans relâche, il ne se passe pas un jour sans que le candidat du PRI, Enrique Peña Nieto ne soit attaqué pour ses exactions commises en tant que gouverneur de l’état du Mexique (répression d’Atenco[iv], actions homophobes, répressions étudiantes), sur ses liens de proximité avec Carlos Salinas, ancien président mexicain en fuite, sur les mensonges et la corruption endémiques qui ont gangréné son parti durant les dernières années, et pour ne rien gâcher, sur son manque de culture (les réseaux sociaux se sont déchainés lors d’une interview de Peña Nieto à la féria internationale du livre de Guadalajara, où, venant présenter son propre livre, il se trouva incapable de citer trois livres ou trois auteurs qui l’auraient marqué) et, n’ayons pas peur des mots, sa limitation intellectuelle.

Nous assistons alors à un mouvement sans précédent de sursaut démocratique. Sans précédent par la quantité de personnes qu’il touche et les changements de comportements qu’il entraine. Au Mexique, tout peut arriver. #YoSoy132 est le mouvement de la jeunesse mexicaine[v], similaire en plusieurs point au mouvement des indignés, né pendant cette campagne à la fois en réponse à l’échec d’une politique inefficace de lutte contre le trafic de drogue qui a engendré une violence quotidienne devenue insupportable, c’est aussi le mouvement de dénonciation des soutiens des grands médias privés à Enrique Peña Nieto, et enfin c’est le mouvement de soutien à AMLO qui représente alors pour eux la seule alternative viable. Son nom fait référence aux 132 étudiants qui ont contesté la visite d’Enrique Peña Nieto le chassant de la conservatrice et élitiste université Iberoamericana, fuite largement relayée sur les réseaux sociaux. #YoSoy132, porté par la jeunesse mexicaine qui souhaite croire en un possible changement, a entrainé dans sa protestation des millions de mexicains qui se sont mobilisés à des marches immenses contre le PRI et le PAN dans plusieurs endroits de la république, a fait pression sur les médias afin qu’ils organisent un débat télévisé où les quatre principaux candidats ont été interrogés par des représentants du mouvement (Enrique Peña Nieto n’y a pas assisté). Le mouvement tente également de monter des stratégies de contrôle des urnes par les citoyens pour limiter la fraude électorale, explique le contenu des bulletins de vote particulièrement complexes[vi] et par conséquent sensibilise une grande partie de la population à l’exercice de la citoyenneté. Nombreux sont ceux, désabusés et sans aucune confiance en la politique de leur pays, qui portés par le mouvement se sont insurgés contre le refus de Televisa et TV Azteca de diffuser le débat officiel national entre les quatre candidats[vii], tout aussi nombreux sont ceux qui n’ayant pratiquement jamais eu la volonté de voter lors d’une élection où tout était joué d’avance, iront voter ce dimanche.

Il est clair que les énormes problèmes que connaît le Mexique ne se résoudront pas avec l’arrivée d’AMLO et il est encore plus clair que la corruption, le cancer du Mexique, n’est pas une exclusivité « priista », cela se saurait. Mais si le candidat de la gauche mexicaine est élu – ce qui est possible, au regard des tendances des sondages indépendants étrangers, il serait légèrement en tête devant Enrique Peña Nieto – cela donnerait sûrement un nouveau souffle à un pays étranglé par une violence quotidienne, renforcerait un petit peu la confiance des mexicains en leurs institutions et confirmerait une fois de plus l’importance et la force d’un média qui semble indispensable maintenant à toute transition politique de grande ampleur, les réseaux sociaux.

_______________

[i] « Au Mexique il ne se passe jamais rien mais tout peut arriver »

[ii] Dont toutes les contradictions résident dans son appellation: l’équation insoluble d’une « révolution institutionnalisée »

[iii] http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2012/jun/12/televisa-mexicans-tv-bias-pena-nieto

[iv] http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2008/10/siege-atenco.html

[v] http://www.youtube.com/watch?v=RwnfZloHZZ4&feature=youtu.be

[vi] Différents partis sont représentés sur les bulletins de vote mais souvent il s’agit d’un même candidat pour plusieurs partis ; les électeurs ont aussi possibilité de faire plusieurs choix mais l’IFE – Institut Fédéral Electoral – pourra « au choix » invalider le vote ou choisir le parti qui lui plait le plus, etc.

[vii] Parce qu’officiellement il y avait un match de football, mais aussi parce que leur candidat Enrique Peña Nieto risquait fort d’être déstabilisé, voire ridiculisé pendant la rencontre. Ce qui fut le cas. Donc le PRI transforma ce débat en un grand moment de surréalisme en envoyant sur le plateau, au moment d’une intervention mettant à mal son candidat, une actrice de charme la poitrine à demi-dénudée, ce qui eut pour effet de détourner l’attention des candidats et de tourner en ridicule le principe même de l’expression démocratique dans le cadre d’un débat télévisé.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 17:36
hommage pour les nuls

Un sentiment assez ambivalent m'envahit lorsque je lis les blogs des "vrais" blogueurs. J'entends par là de ceux qui n'ont pas un 0 pointé sur leur blogrank et qui parviennent à écrire plusieurs fois par semaine sur leurs vies, leurs humeurs, leurs passions, etc.

Bien sûr, il y aura toujours ceux qui trouveront cela passionnant d'informer la planète blogueuse (oui... pas envie de dire la "blogosphère"... avec mon zéro renouvelé - ah, parce que je ne vous ai pas dit... z'ont remis ça ! -, ils m'en ont symboliquement exclue, alors j'invente un nouveau monde, sans note, sans charter et sans identité blogationale) de nous informer, disais-je, du changement de papier peint de la chambre du dernier né et du montant de leur dernière note de courses (quoique 58,65 euros pour 4 cacahuètes et du PQ ça devient l'anarchie ! - euh sans jeu de mot entre anar-chie et PQ... cela serait de fort mauvais goût, mais on dérive là, on dérive sec !). Je disais donc... euuh.. oui, ah oui, donc, en gros, il y a et il y aura toujours des personnes qui écrivent tout et n'importe quoi, pourvu que ce soit surtout n'importe quoi, inintéressant, ennuyeux et si possible assez mal écrit... Le package complet toute l'année, pas besoin d'attendre les soldes.

En général leurs aventures trépidantes tournent beaucoup autour des catégories suivantes :

- Questions ménagères et familiales ("soirée galère, praline, mon petit chat est rentré tout sale à la maison et Kévin était encore sur ses devoirs à 21h")

- Courses romantiques et nouveaux achats sexy ("mon doudou / ma chérie va être content(e), je lui ai trouvé un super parapluie sous lequel on pourra se blottir tous les deux pour seulement 4,32 euros!")

- Transports-ras-le-bol et j'vois pas l'rapport ("la sncf ils sont tout pourris parce que mon passe navigo était en panne ce matin ! Heureusement que j'ai un nouveau parapluie offert par mon/ma doudou/ chérie")

- Et bien sûr boulot... enfin râlage du boulot... Mais bon, là on comprend, on ne peut pas le leur reprocher, c'est normal, c'est dans l'ordre des choses. Oui, vous avez remarqué que quand nous écrivons sur notre boulot = râlage?! Y'a jamais personne qui arrive sur son blog et qui se dit : "J'ai passé une super journée, j'ai signé 53 parapheurs en 2h14, record de la semaine battu. La réforme financière et les purchase orders ne me font plus peur. J'ai eu une réunion-comité de toute beauté, je n'ai même pas piqué du nez...enfin si, une fois...mais petite, ça compte pas, en plus personne ne m'a vue... enfin, je crois. J'adore mon boulot, c'est ce qui embellit mes journées, je vais le raconter sur mon blog". 

 

Eux, pour revenir à nos Balzac en herbe, eux je les aime bien.

 

Je les aime bien parce qu'ils ne te renvoient pas les ratages de ta vie - un peu de loseuse parfois, il faut bien se le dire - en pleine tronche, et ils ont la gentillesse et grande bonté de t'élever un peu au-dessus des masses. Parce qu'ils sont lus ces blogs ! Et pas par trois pékins, qu'on se le dise. C'est bien là la preuve qu'ils ont des vertus apaisantes (c'est comme une tisane à la camomille ou la biafine après une petite heure passée sur les plages du Soconusco). En d'autres termes, tu as toute latitude pour te la péter un peu en lisant leurs blogs, et ça, ça fait un peu planer parfois : "J'ai certes un zéro pointé, mais quand j'écris ce n'est pas pour parler du renouvellement de stock de rouleaux de sopalin et de la recette des coquillettes au beurre, moua".

 

Oué, ch'sais, j'crâne. 

 

Et puis y'a les autres. Ceux qui te font rire, ceux qui écrivent superbement bien, que tu prends plaisir à lire,  ceux qui sont aussi imaginatifs que créatifs et qui ont des tooonnnnes de choses (intéressantes en plus, les salauds!) à raconter, parce que ce qu'ils vivent en une semaine, toi tu mets un an à le vivre... 

 

Eux, ils m'énervent. 

 

Quoi ? Pas vous ? 

 

Mmmm, Vous allez dire que c'est complètement trivial comme sentiment et ça s'appelle très bassement de la jalousie, ou de l'envie, au choix (deux pour le prix d'un ?)

Et bah nan. Enfin, peut-être... ouais bah ch'ais pas, mais quoiqu'il en soit je me pose aussi des questions :

- Comment peuvent-ils vivre autant de choses et passer autant de temps devant leur ordinateur à les raconter ? 

- Comment peuvent-ils être aussi positifs  au mois de novembre dans une france sarkozyste et réactionnaire ? (Oui, hein, on ne va pas me la faire...pour moi, quand on voit des lycéens défiler pour la retraite c'est qu'on a touché le fond du réactionnisme ; mais quand en plus on voit une de leur représentante syndicale parler politico-intelligemment et moucher un ministre sur un plateau télé, c'est qu'on est allé au bout du bout du fond. Il y a eu un travail de sape de la jeunesse ! On nous a volé nos ados délurés et attardés sans une once de conscience politique pour les remplacer par des vieux de 18 ans !!...Au secours ! A moi ! Faut dire, moi aussi au lycée j'ai fréquenté les hautes sphères médiatiques et j'étais politiquement très très engagée : au moment des manifs de lycéens - je ne sais plus pourquoi - , on faisait grève - en fait je crois qu'on ne savait déjà pas pourquoi - et en tant que grévistes, mes potes et mois avons été interrogés (enfin, l'interviewée c'était moi, taadaaa... parce que j'étais déléguée de classe, visez un peu la mission !) et photographiés pour paraître dans la gazette du Val d'Oise, s'il vous plait ! Tous ensemble, sourire au lèvre, dans un pub, cartes de tarot dans une main et demi dans l'autre... notre engagement politique s'exprimait au tour d'une grenadine et 5 pailles : une garde à coeur ! )

- Comment diable veulent-ils que j'écrive si je passe tout mon temps scotchée à lire leurs blogs si envoûtants ?... :-s...

 

Et donc, pour parler de nos écrivains talentueux (ou pas) overbloggistes de choc, ce n'est pas parce que je tombe en pâmoison devant certains blogs particulièrement réussis, que je vais leur tirer ma révérence. Je n'aime pas le post-effet qu'ils ont sur moi, sur mon manque de confiance et la grisaille de ma vie parfois. 

 

Alors, je voulais juste rendre un petit hommage aux "intimistes de la confession" de la planète blogueuse. Hommage à tous ceux qui sont capables de mal écrire sur des événements sans intérêts de leur vie mais qui ont le courage de prendre leur plume multimédia et de tenter leur chance pour une inscription sur la liste "ma vie, mon blog et la postérité". Hommage à leur naïveté et leur insouciance d'écrire rien et n'importe quoi pour le partager avec des inconnus en pensant que cela intéressera quelqu'un. Hommage à cette espèce de confiance en eux qui semble les rendre finalement invincibles. Merci d'être là un peu de temps en temps quand même....

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 16:37

"Dans le cadre du programme de santé publique, nous avons ouvert un centre de prévention contre le sida, mais à notre grand bonheur, il n'y a pas un seul cas de cette maladie au Turkménistan",

 

Leïla Chamouradova, vice-ministre turkmène de la santé. 

 

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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 16:25

Un proverbe chinois dit "lorsque tu n'as rien à dire, cite un proverbe chinois"

 

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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 12:42
nous-choux ?

Une langue juste pour elles et uniquement pour elles.

 

Imaginez cela un peu !

Dans nos sociétés occidentales où un des maîtres mots est le "contrôle" (de soi, des autres, du monde !), imaginez donc une langue faite pour nous, les filles, et incontrôlable, incompréhensible par les hommes. Et ce, non pas à cause de leur masculinité, mais plutôt à cause des rôles, fonctions et activités qu'ils occupent qui leur ont permis de se complaire dans un patriarcat avilissant, les rendant aveugles, sourds et muets face à toute création féminine non-édictée par leurs lois.

 

Une langue apprise de nos grands-mères qui l'auraient apprise de leurs arrières-grands-mères à qui Héra, Athéna, Hathor, Ch'ang-O ou Ixcuina auraient sussuré la douce mélodie au-dessus du berceau.

 

Une langue chantée, poétisée. Une langue où chaque action accomplie chaque jour, chaque avancée dans la vie d'une femme est décrite. Une langue dans laquelle il existe un mot pour chaque expérience vécue et partagée.

 

La langue des maux en vers...

 

Nu Shu : la langue secrète des femmes chinoises. Datant de 3000 ans. Sûrement l'une des plus anciennes au monde. Interdite par des hommes de pouvoir, dont le pouvoir qui les rendait si imbus ne pouvait percer ses mystères, elle est le témoin de l'histoire des femmes, de leurs combats, de leurs corps répréhensibles et condamnés,  mais aussi de leurs forces, de leurs plaisirs, de leurs cachotteries et de leurs stratégies de (sur)vie. 

Une langue, une écriture aussi. Une langue de l'intimité chantée, de la connaissance de soi, une langue de l'évasion, la langue des journaux intimes et des poèmes de la souffrance.   

 

Pendant des siècles, en Chine, les femmes n'avaient pas accès à l'éducation et étaient condamnées à l'isolement social en plus d'avoir les pieds bandés. Mais dans le comté Jiangyong, des paysannes ont développé une langue écrite appelée Nu Shu, ou écriture femmelle (complètement différente du chinois : Nan Shu, écriture mâle... voyez que le langage peut-être sexiste juste par le simple fait d'exister) alors qu'il semblerait que les Yaos n'auraient pas eu besoin d'écrire, au-delà de strict nécessaire à la vie de paysans, avant 1949. Le Nu Shu s'est transmis de mère en fille, dans des régions rurales coupées du monde.

Croyant, de manière très originale vous en conviendrez, les femmes inférieures ; les hommes ne se sont pas intéressés à ces codes secrets qui sont donc restés inconnus pendant des siècles. Les hommes étant ceux qui évidemment possédaient le (pouvoir) "savoir" et qui "légitimement" décidaient de ce qui était digne de l'intérêt (masculin) commun. 

 

Née de la résistance des femmes à la domination mâle, cette langue était un moyen de communiquer avec d'autres soeurs.

 

"Près d'un puits, quelqu'un n'aura pas soif ; près d'une soeur, quelqu'une ne désespérera pas"

 

L'expérience de la sororité à son état pur !

 

Le Nu Shu était écrit au début sur de la soie, des éventails en papier, des broderies puis des livres. Pour le lire, les femmes le chantent.

 

Mais le Nu Shu se meurt comme se meurt lentement l'être épuisé de s'être défendu trop longtemps. Alors qu'il pourrait être un fer de lance du féminisme actuel et être réapproprié en force de lutte, il est déplorable de constater que l'étude du Nu Shu n'est maintenant réservée qu'à une élite intellectuelle et sociale chinoise.

Hommes et femmes nous reproduisons finalement toujours les principes de la domination patriarcale et sociale (quoique la première est selon moi la maîtresse à penser de toutes les autres formes de domination) dans toute opportunité d'expression du pouvoir qui nous soit donnée. 

En d'autres termes, même s'il aurait été du goût de certain(e)s qu'il en fut ainsi afin de pouvoir légitimer leur vision manichéenne du monde (la guerre des sexes, le bien le mal, etc.), les comportements masculinisés (de domination, de contrôle, etc.)  qui régissent notre humanité ne sont pas l'apanage des hommes uniquement. 

 

 

 

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 16:16
normal... elles n'ont pas d'âme !

Que de nouvelles choses et tant de temps sans écrire ! C'était comme un moment de léthargie bloggiste, une non-inspiration teintée de "akoibon?" et d'excuses à demi vaseuses d'être soudainement atteinte d'occupationite aigüe (attention, ça peut être contagieux, mais c'est un mal souvent plus psychosomatique que réel... bien que les maux psychosomatiques soient réels pour celui ou celle qui en souffre, j'en conviens. Et oui, ce n'est pas parce que vous n'avez pas de cancer que vous n'en avez pas tous les symptômes... )

Mais ne vous méprenez point, la torpeur épistolaire n'est pas toujours signe de somnolence cérébrale. J'entends par là que c'est pas passke j'dis rien qu'j'en pense pas moins !!

- T'en penses pas moins sur quoi ?

- Bah sur la vie, les infos, le monde qui fout l'camp, le féminisme que l'on bafoue, les églises qui progressent, le saucisson quotidiennement à l'apéro responsable de mes kilos plus que superflus, avatar en 3D et l'importance croissante du choc émotionnel du quidam moyen provoqué par le changement brutal de la page d'accueil facebook, enfin, mille trucs quoi ?!!

Tiens, parlons-en donc du féminisme et de la religion !

Genre !

Genre la Suède est un pays égalitaire, paritaire, solidaire ... ouais tous ces mots en "aire" comme y'en a en "isme" et qui font croire que la Suède serait le paradis sur Terre de l'égalité, du respect et de la fraternité...

Je vous rappelle que la Suède vit 6 mois de l'année dans le noir et dans le froid... alors niveau paradis on reviendra... enfin j'dis ça....

Bref, on s'en tape des -22 degrès de moyenne hivernale et des 6h28 de jour par semaine entre novembre et avril, on arrête de parler de la pluie et du mauvais temps et je me concentre plutôt sur le sale temps que sont en train de passer les femmes et les féministes (surtout!) sur notre planète.

Voyez pas le lien avec la Suède ?

Bah tout simplement, en Suède il y a une ville qui s'appelle Almhult. Et à Almhult, y'a un homme.
Et cet homme, a obtenu 6000 euros de dommages et intérêts du tribunal de première instance pour ses comportements sexistes.

Oui Madame !

L’individu, privé de ses allocations de chômage à la suite d’un comportement jugé offensant lors d’un entretien d’embauche, réclamait devant la justice le poste ambitionné ou le maintien de ses allocations. La première chose qu’il avait faite en arrivant à cet entretien avait été d’humilier la représentante de l’entreprise en refusant de lui serrer la main – ce que tout le monde aurait ressenti comme un affront manifeste – et en évitant de la regarder dans les yeux, au motif qu’il s’agissait d’une femme. C’est pourtant à cet homme que le médiateur suédois pour les questions de discrimination et le tribunal de première instance ont donné raison. N’importe qui estimerait normal qu’une personne qui refuse de serrer la main d’un noir ou d’un musulman se voie refuser un emploi. En revanche, si Dieu proclame qu’il est interdit de toucher les créatures du sexe opposé, on peut compter il semblerait sur le soutien des pouvoirs publics suédois.

Certes, dans une démocratie on peut choisir en toute liberté sa croyance et son idéologie (quoiqu’il ne soit peut-être plus adéquat de parler de choix à partir d’un certain degré d’aveuglement). Bien sûr, nous avons tous le droit de respecter les rites, dogmes et autres délicieuseries religieuses. Les témoins de Jéhovah ont le droit de ne pas accepter la transfusion sanguine, les krishnas de marcher pieds-nus sous la pluie (d'ailleurs, je doute, pour cette raison, qu'il y ait beaucoup de krishnas en Suède en hiver... krishnas certes, mais pas fous !), les bouddhistes de se réincarner 873 fois en cheval s'ils le veulent et les extrémistes de toutes sortes ont aussi le droit d'être les plus gros sexistes de la Terre.

Donc, si l'on part dans ce sens, notre heureux monsieur d’Almhult a le droit de s’employer à vouloir changer les normes et les valeurs de la société actuelle de manière à ce qu’elles correspondent mieux à son idéal.

Mais tout individu qui veut gagner sa vie et cherche un travail doit faire preuve d’un minimum de pragmatisme : on n'a pas tous le job de nos rêves avec un patron idéal, des congés tous les mois et des frites tous les midis à la cantine !
Donc, même si la soif idéologique de transformer la Suède en paradis du sexisme est inextinguible chez un individu, celui-ci devra encore malgré tout jouer la comédie lorsqu’il cherchera un emploi dans lequel il aura à côtoyer des femmes. Ou alors, il devra comprendre qu’il sera difficile de se faire embaucher tant que sa lutte ne sera pas gagnée.

D'un autre côté, quelle que soit la volonté de "respecter la liberté religieuse" dans cette affaire il paraît aussi normal qu’un employeur porte son choix ailleurs que sur un gros dur affichant des valeurs misogynes. On en revient à nos moutons, n'en déplaise à nos sociétés patriarcales et bien pensantes, une telle discrimination n’est pas plus agréable pour une femme qu’elle ne le serait pour un noir. 

C’est pourtant ce que le médiateur suédois, Madame Katri Linna (et oui ! le médiateur est une médiatrice !... Etonnant ?...mmmm, nous parlerons un jour des journaux féminins et du féminisme...), entend préserver et défendre. A ses yeux, l’apartheid sexuel pratiqué au nom de la religion n’a pas à subir l’influence de l’égalité et de la laïcité. L’homme en question est discriminé parce qu’il n’a pas le droit de discriminer les femmes

 

Voilà un raisonnement parfaitement pervers.

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26 février 2010 5 26 /02 /février /2010 12:04
mauvaise élève
Neuf mois que je ne suis plus venue écrire quelques lignes sur ce blog... Je ne sais pas si cela a de l'importance, mais il semblerait que pour mon classement parmi les blogs les plus populaires, ce ne soit pas la meilleure stratégie. 
"Votre blogrank a un niveau de confiance égal à 0" qu'ils osent me dire ces messieurs z'et dames overblogistes.  
Je pourrais certes leur répondre "Et vous, votre  langagerank a un niveau de compréhension égal à -2"... Mais ça, ce serait que si j'étais énervée ou vexée... 
En même temps oui, ça vexe un peu qu'overblog me file une note éliminatoire, alors qu'ils n'avaient même pas dit qu'y'avait contrôle ! Sinon, bien sûr, j'aurais révisé, fait des fiches, rentré mes résultats dans ma casio, enfin j'aurais pris les choses en main quoi !!    
Mais bon, je vais me faire une raison, et me dire que même si mon blogrank a un niveau de confiance égal à 0, ma vie n'en est pas gâchée pour autant ! N'est-ce pas ?...
Alors ayé, je m'y remets... quelques articles vont réapparaître sur ce blog. 
Youpiii ! (Là, c'est comme les rires dans les sitcoms... C'est pour ceux qui ne savent pas quand être contents, je réagis pour eux... Donc là, typiquement, le lecteur est content)  
Je vais donc m'affairer à ce que ce blogrank ne soit plus jamais d'la vie égal à 0 (note, soit dit en passant que même en physique-chimie je n'ai jamais eue... alors OUI je suis vexée... j'aurais préféré faire des lignes, tiens !) et, quien sabe, peut-être serai-je alors censée avoir un épanouissementrank plus élevé aussi !? En tout cas, j'aurais plus mon zéro pointé !
Alors je chausse mes lunettes de course, à mon clavier-plumique ou ma plume-clavière, je m'arme d'imagination, d'exercices de style et de bonne humeur et c'est parti pour l'explosion du blogrank en éclats épistolaires ! 
Non, mais !
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26 avril 2009 7 26 /04 /avril /2009 01:28

...

...

Voilà plusieurs jours que je souhaite écrire quelque chose pour Raul et voilà plusieurs jours que je n'y parviens pas, mais parfois c'est important de poser "sur papier" quelques mots qui peuvent aider à soulager certaines émotions.

Raul est un ami deTapachula, également le petit ami d'Hélène et le cousin d'Ana... mes copines.

Raul a été enlevé il y a maintenant 22 jours  et on ne sait toujours pas où il est, avec qui, comment il va et quand nous le reverrons.

Voilà pour les faits...

En réalité, j'aurais aimé pouvoir trouver les mots pour parler de l'enfermement, de l'éloignement, de l'absence inexpliquée d'êtres chers, des pouvoirs néfastes parfois de l'imagination qui nous emmène dans des travers qui nous font croire le pire dans ce genre de situation... mais je n'y arrive vraiment pas encore aujourd'hui.

En revanche, je souhaiterai aussi rendre hommage à la force d'Hélène, jeune femme vivante et éclairée, impressionante de lucidité et tellement ancrée dans la réalité de sa vie qu'elle semble ne pas se laisser détruire par une imagination par trop débordante qui aurait fait sombrer quiconque dans une triste et mélancolique folie. Sa détermination à se protéger pour ne pas s'écrouler et se convertir en une Pénélope, seconde victime des ravisseurs forcent le respect. Il semble qu'ils ne gagneront pas cette partie, ils ne lui feront pas perdre sa vie à elle non plus. Hélène est une femme libre, et c'est en vivant vraiment, en refusant l'esclavage de la terreur et de la souffrance qu'elle leur montrera qu'ils ne la détruiront pas et qu'elle gagnera la partie contre eux, sa partie à elle. Hélène est réelle, elle est forte et surprenante de courage

Elle sait que nous serons là pour elle, elle sait aussi notre impuissance et notre abattement parfois, elle continue sa vie de jeune femme combattante, combattante pour la vie, pour sa vie et celle de son homme.

 

Parce que je pense à vous, à toi Hélène, à ton Raul et à sa famille...

 

 

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 17:39
comme un hymne
Ô vie heureuse des bourgeois
Qu'avril bourgeonne
Ou que decembre gèle,
Ils sont fiers et contents.

Ce pigeon est aimé,
Trois jours par sa pigeonne
Ça lui suffit il sait
Que l'amour n'a qu'un temps.

Ce dindon a toujours
Béni sa destinée
Et quand vient le moment
De mourir il faut voir

Cette jeune oie en pleurs.
C'est la que je suis née,
Je meurs près de ma mère
Et je fais mon devoir.
 
Elle a fait son devoir,
C'est -à-dire que Onques
Elle n'eut de souhaits
Impossibles. Elle n'eut

Aucun rêve de lune,
Aucun désir de jonque
L'emportant sans rameur
Sur un fleuve inconnu.

Et tous sont ainsi faits.
Vivre la même vie
Toujours pour ces gens là
Cela n'est point hideux.

Ce canard n'a qu'un bec
Et n'eut jamais envie
Ou de n'en plus avoir
Ou bien d'en avoir deux.

N'avoir aucun besoin
De baiser sur les lèvres
Et loin des songes vains
Loin des soucis cuisants

Possèder pour tout coeur
Un vicère sans fièvre
Un coucou régulier
Et garanti dix ans.

Ô les gens bien heureux,
Tout à coup dans l'espace,
Si haut qu'ils semblent aller
Lentement un grand vol

En forme de triangle
Arrivent planent, et passent
Où vont ils? ... qui sont-ils ?
Comme ils sont loin du sol

Regardez-les passer, eux
Ce sont les sauvages
Ils vont où leur desir
Le veut par dessus monts

Et bois, et mers, et vents
Et loin des esclavages
L'air qu'ils boivent
Ferait éclater vos poumons.

Regardez-les avant
D'atteindre sa chimère
Plus d'un l'aile rompue
Et du sang plein les yeux

Mourra. Ces pauvres gens
Ont aussi femme et mère
Et savent les aimer
Aussi bien que vous, mieux

Pour choyer cette femme
Et nourrir cette mère
Ils pouvaient devenir
Volailles comme vous

Mais ils sont avant tout
Des fils de la chimère
Des assoiffés d'azur
Des poètes des fous

Regardez-les, vieux coqs,
Jeune Oie édifiante,
Rien de vous ne pourra
monter aussi haut qu'eux.

Et le peu qui viendra
d'eux à vous c'est leur fiante.
Les bourgeois sont troublés

De voir passer les gueux.

 Georges Brassen, Les Oiseaux de passage  

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Malinaali

  • Lilith Ochoa
  • A propos de moi ?! C'est-à-dire ?!...Mon signe du zodiaque ? La première chose que je fais en me levant ? Droitière ou gauchère ? Mes préférences sexuelles ? Quand est-ce que je suis allée chez le dentiste pour la dernière fois ? Mes névroses ? Thé ou café ? Avec ou sans sucre ?
  • A propos de moi ?! C'est-à-dire ?!...Mon signe du zodiaque ? La première chose que je fais en me levant ? Droitière ou gauchère ? Mes préférences sexuelles ? Quand est-ce que je suis allée chez le dentiste pour la dernière fois ? Mes névroses ? Thé ou café ? Avec ou sans sucre ?

musica maestro !

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